Richard Krauss
30. Juni 2024
Le début d’une nouvelle ère politique ?
Le premier tour des élections législatives anticipées a débuté aujourd'hui en France, ce qui est considéré comme un tournant pour le pays. Suite à la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron le 9 juin et à la convocation d'élections qui a suivi, environ 49,3 millions d'électeurs inscrits ont été appelés à voter.
Cette décision intervient après la nette victoire du Rassemblement national (RN) d'extrême droite de Marine Le Pen aux élections européennes.
Le vote dans les territoires d'outre-mer a commencé samedi, avec l'ouverture des premiers bureaux de vote sur le petit archipel français de Saint-Pierre et Miquelon, au large de la côte est du Canada. Selon les sondages, le RN est en tête, suivi de l'alliance de gauche Nouveau Front Populaire, tandis que le camp de Macron n'est qu'à la troisième place.
Les sièges à l'Assemblée nationale sont attribués en deux tours d'élections. Au premier tour, seuls les candidats ayant obtenu le plus de voix dans leur circonscription accèdent. Le second tour décisif des élections aura lieu le 7 juillet. Les analystes suggèrent que le RN pourrait devenir la force la plus puissante au Parlement, mais il reste difficile de savoir s'il obtiendra une majorité absolue de 289 sièges.
Si le RN obtient la majorité absolue, Macron pourrait être contraint de nommer son chef de parti Jordan Bardella à la tête du gouvernement, ce qui pourrait ouvrir la voie à la présidence de Marine Le Pen en 2027. La courte campagne électorale de seulement 20 jours a été marquée par des discussions houleuses, les populistes de droite comme le Nouveau Front populaire de gauche étant critiqués pour leurs promesses financières.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a mis en garde contre d'éventuels troubles après les élections et s'est dit préoccupé par les actions de déstabilisation ciblées. Surtout après les vacances d'été de septembre, l'extrême droite ou la gauche pourraient provoquer des troubles si elles arrivent au pouvoir.
Dossier Rassemblement National (RN)
Le Rassemblement National (RN), anciennement connu sous le nom de Front National, est un parti populiste de droite à l'extrême droite et eurosceptique en France. Le parti a été fondé le 5 octobre 1972 par Jean-Marie Le Pen à Paris. Le parti est actuellement dirigé par Jordan Bardella en tant que chef du parti, et non par Marine Le Pen, qui reste une figure centrale du parti.
Le parti se définit comme « ni de droite ni de gauche » et comme « patriotique », « populiste » et « souverainiste », mais utilise un style et des arguments d'extrême droite.
Objectifs du Rassemblement National
Préférence nationale (préférence moderne) : Ce concept vise à donner la préférence aux Français dans l'emploi et les prestations sociales. Le RN soutient que les citoyens français devraient avoir la priorité sur les étrangers afin de protéger l’identité nationale et d’améliorer les opportunités économiques pour les Français.
Politique d'immigration restrictive : Le parti appelle à une réduction drastique de l'immigration et à l'expulsion des immigrés illégaux. L'accent est mis sur la préservation de l'identité et de la culture françaises.
Euroscepticisme et souveraineté nationale : Le RN prône plus de souveraineté nationale et critique vertement l'Union européenne. Le parti appelle soit à une réforme radicale de l'UE, soit au retrait de la France de l'union.
Protectionnisme économique : Le RN prône des politiques économiques protectionnistes pour protéger les emplois et les entreprises françaises de la concurrence internationale. Cela inclut des mesures telles que des tarifs douaniers et des barrières commerciales contre les produits étrangers.
Renforcement de la sécurité intérieure : le parti prône une présence policière accrue, des sanctions plus sévères pour les criminels et des mesures de lutte contre le terrorisme islamiste.
Preuve de l'extrémisme de droite
Le RN a un long historique de polémiques et d’accusations d’extrémisme de droite. Voici quelques points clés :
Liens historiques : les origines du parti sont profondément ancrées dans les mouvements d'extrême droite et néo-nazis. Jean-Marie Le Pen, le fondateur, est connu pour ses déclarations controversées, souvent qualifiées de racistes et antisémites.
Rhétorique et positions : Le parti a utilisé à plusieurs reprises une rhétorique interprétée par beaucoup comme raciste et xénophobe. Leurs positions strictes en matière d’immigration et l’accent mis sur « l’identité nationale » sont des éléments clés souvent associés aux idéologies d’extrême droite.
Membres radicaux de droite : Des informations faisant état de tendances et de liens d'extrême droite entre les membres et sympathisants du RN continuent d'émerger. Ces liens sont souvent considérés comme la preuve d’un extrémisme latent au sein du parti.
Déclarations publiques : Plusieurs dirigeants du parti, dont Marine Le Pen, ont fait dans le passé des déclarations interprétées comme extrêmes ou radicales. Ces déclarations contribuent à la perception du parti comme extrémiste de droite.
Développements actuels
Le RN a acquis une influence politique considérable ces dernières années. Aux élections législatives de 2022, le parti a obtenu son meilleur résultat à ce jour avec 89 sièges à l'Assemblée nationale et est désormais le plus grand parti d'opposition. Cependant, le parti est confronté à des tensions internes et à des divergences stratégiques. Marine Le Pen fait face aux critiques à la fois de la part de membres de tendance traditionnelle et d'une nouvelle faction réformatrice au sein du parti. De récentes allégations de déloyauté et d'abus de pouvoir contre des membres dirigeants du parti ont encore entaché la réputation du parti.